HIl y a un charmant film français dans lequel Noémie Merlant est envahie par des sentiments d’amour interdit et… non, ce n’est pas Portrait d’une dame en feu. La prémisse farfelue de Jumbo – une jeune femme tombant follement amoureuse d’un manège forain – pourrait inviter à la perplexité, mais la comédie dramatique idiosyncratique de Zoé Wittock est un mélange divertissant de surcharge sensorielle et d’empathie sincère.
Le film s’ouvre avec la timide Jeanne (Merlant) secouée d’un voyage néon d’un rêve où elle est témoin d’un magnifique vortex plein de couleurs toujours changeantes. Sa chambre reflète cette fascination pour les lumières vives et les mouvements circulaires ; Le passe-temps de Jeanne est de fabriquer des modèles de manèges à partir de cordes métalliques brillantes. Et elle travaille dans un parc à thème, où ses cheveux de tête de lit perpétuels et son comportement maladroit la marquent comme une étrangère. Juste au moment où elle se retire dans son propre monde, un nouvel ajout au parc ouvre son cocon. Cette énorme machine, affectueusement surnommée Jumbo par Jeanne, est comme une pieuvre, avec des bras lumineux qui tournent dans un tourbillon envoûtant.
L’engouement vertigineux de Jeanne pour Jumbo est exacerbé lorsqu’elle fait un tour étourdi. Le film reste ambigu quant à savoir si Jumbo est sensible : une séquence abstraite dans laquelle de l’huile noire recouvre lentement le corps de Jeanne ressemble à son interprétation imaginaire du sexe femme-machine, mais la scène suivante montre le personnage en train de laver la vraie graisse de son corps. Ces séquences nous donnent une fenêtre sur l’esprit de Jeanne, encombré de préoccupations au sujet de sa mère autoritaire et de son directeur amoureux.
Au final, cette histoire d’amour hors du commun est peut-être plus proche de la bizarrerie de Portrait of a Lady on Fire qu’on ne le pense. Tendrement centré sur une attraction non hétéronormative, Jumbo est un doux plaidoyer pour l’acceptation et la compréhension.