Tout s’est bien passé – une histoire merveilleusement observée d’aide à mourir

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François Ozon a apporté une confiance et un talent artistiques extraordinaires à ce film très touchant sur l’euthanasie et l’aide médicale à mourir. Il y a ici une forte non-sentimentalité, encapsulée par le geste du jetable dans le titre lui-même, laissant décider ce que c’est exactement à la fin qui s’est « bien passé ». Et le dernier plan d’une personne décédée, le moment suprêmement difficile à réaliser, hante par son manque d’affect émotionnel.

André Dussollier, l’acteur français vétéran, incarne André, un industriel à la retraite riche et socialement bien connecté (à la fin du film, il demandera à sa fille si elle a pensé à apporter son ruban de la Légion d’honneur). A la fin des années 80, André souffre d’un accident vasculaire cérébral et l’homme vigoureux, beau mais à la langue cruellement pointue que l’on voit dans le flash-back est réduit à un triste état à l’hôpital : son visage et son œil droit s’affaissent. Il reçoit régulièrement la visite de sa fille Emmanuelle, ou Manue, interprétée par Sophie Marceau (et d’après l’auteur du roman autobiographique original, Emmanuelle Bernheim). Elle est manifestement sa préférée, malgré ses souvenirs angoissants de sa cruauté envers elle lorsqu’elle était une fille. Il semble certainement beaucoup plus proche de Manue que de son autre fille Pascale (Géraldine Pailhas) et même de son ex-femme (jouée par Charlotte Rampling) qui est elle-même rongée par sa propre maladie et totalement insensible aux malheurs de son ex-mari.

Quant à Manue, elle a une fois nourri des fantasmes dans l’enfance de tuer son vieux père méchant. Il est donc suprêmement ironique que ce soit à elle qu’il adresse sa dernière demande impérieuse : elle doit organiser son euthanasie. Cela signifie qu’elle doit assurer la liaison avec les organisations suisses compétentes et mettre en place des arrangements semi-clandestins avec les avocats afin qu’ils ne soient pas envoyés en prison.

Et au fil des semaines et des mois, André semble aller mieux, plus intéressé par la vie, et Manue espère contre tout espoir qu’il oubliera tout simplement cette entreprise d’aide à la mort. Pourtant, le film nous montre que le moral d’André ne fait que s’améliorer parce qu’il suppose que la sortie de la mort est proche. Mais pour Manue, il n’y aura peut-être pas de libération – et en lui accordant par inadvertance ce terrible souhait d’enfance, sa cruauté a maintenant une nouvelle ingéniosité. La situation nous met en contact avec l’ancien partenaire en colère et blessé d’André Gérard (Grégory Gadebois) et la Suissesse terre-à-terre qui doit mener à bien le processus, interprétée par Hanna Schygulla.

Au grand désarroi d’André, le tout coûtera 10 000 euros. « Comment les pauvres s’en sortent-ils ? demande-t-il, ce à quoi Manue répond sinistrement : « Ils attendent de mourir. Se pourrait-il que toute cette scène finale de l’acte final de la vie d’André ne soit qu’un autre exemple de son droit à la richesse, son arrogance. Après tout, le film nous montre qu’il ne souffre pas d’une douleur insupportable et que la qualité de sa vie n’a pas diminué de manière catastrophique. Il en a juste assez ; et n’a pas l’intention d’en discuter, d’en débattre ou de forcer notre consentement en étant émotif à ce sujet.

Et à sa manière, ce film a exactement la même attitude. Un autre type de drame mettrait le problème au centre des choses. Pas ce film. C’est juste la charnière sur laquelle tourne le drame familial, et les performances de Dussollier et Marceau sont discrètement exceptionnelles.

Everything Went Fine a été projeté au festival de Cannes le 7 juillet.

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