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Sir Keir Starmer a connu une bonne dizaine de jours. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas pu le dire. Les travaillistes ont conservé un siège clé dans le nord; il a énervé le Premier ministre en soulignant que la suppression « incontrôlée » des restrictions de Covid risquait la dévastation par un “Variante Johnson”; et sa reconnaissance du fait que la divergence réglementaire du Brexit nécessitait une frontière quelque part en Irlande du Nord contraste avec la malhonnêteté et les mensonges de Downing Street. Le message est que Boris Johnson est un clown et ce n’est pas une blague qu’il détruit le pays.
Bien que vrai, ce cadrage n’a pas encore fait bouger les sondages, où les conservateurs conservent une bonne avance sur les travaillistes. Malgré sa vie privilégiée, M. Johnson cultive un personnage d’outsider. Il espère persuader les électeurs qu’il n’est pas un politicien dont les promesses de campagne s’évaporent au pouvoir. La réalisation du Brexit, quel qu’en soit le prix, explique pourquoi de nombreux électeurs travaillistes des sièges du nord et des Midlands montrent jusqu’à présent peu de remords à l’idée de prêter leurs voix à M. Johnson.
Une victoire électorale a donné à M. Johnson le pouvoir de remodeler le pays. Mais le Brexit n’est qu’un choc à avoir frappé ces rivages. L’autre est le Covid-19. Il est trop tôt pour le dire définitivement, mais il semble que le Royaume-Uni se dirige dans la mauvaise direction. L’État activiste et interventionniste pour niveler le pays ne s’est pas concrétisé. Les chances des gens dans la vie se sentent diminuées. Le contrôle n’a pas été rendu mais réduit, souvent là où cela comptait le plus.
Les coalitions électorales des deux principaux partis sont fragiles. M. Johnson a du mal à s’adapter à la pression du «mur rouge» pour un État en croissance sans s’aliéner la base pro-entreprises du sud de son parti. Le travail de Sir Keir est de convaincre les électeurs socialement conservateurs de revenir au Labour tout en conservant ses citadelles métropolitaines. Le règlement des comptes longtemps après une défaite électorale n’aidera pas. Il ne dit pas aux électeurs ce que représente le parti travailliste, ni où le parti conduirait le pays.
Sir Keir devrait saisir l’occasion d’ancrer un rôle plus important de l’État dans le sentiment populaire. Les électeurs qui sont passés des travaillistes en 2017 aux conservateurs en 2019 sont de gauche sur les questions économiques. En dehors de l’Europe, la Grande-Bretagne devra utiliser sa puissance de feu budgétaire pour aligner les objectifs économiques et sociaux face aux chocs à venir.
Qu’il s’agisse de perturbations commerciales post-Brexit, de la longue gueule de bois de Covid, de la refonte nette de la production d’énergie ou d’une société vieillissante, la Grande-Bretagne est confrontée à une longue décennie de bouleversements. Les commerçants de la ville exhortant à l’intervention du gouvernement indiquent une pression croissante pour que l’État façonne le secteur privé à partir de quartiers surprenants.
La reconstruction de la Grande-Bretagne ne peut se faire à bon marché. Il existe une opinion selon laquelle les travaillistes ne devraient offrir que des plans de dépenses modestes de peur d’effrayer les électeurs, et ne pas dénoncer les cascades de guerre culturelle conçues pour attiser l’animosité. Si Sir Keir opte pour une vie tranquille, le Labour risque de finir par être conservateur-léger sur l’économie et conservateur-léger sur ses principes. Ce serait une erreur pour lui de penser que les électeurs veulent simplement des versions plus saines des politiques conservatrices. Le « régime Johnson-isme » du Labour pâlirait en comparaison de la réalité.
En fin de compte, ce sont ses politiques qui définiront le Labour. Sir Keir doit clarifier de toute urgence ce qu’est son parti. Il irait avec le grain de son parti s’il penchait à gauche sur l’économie. Les travaillistes ne peuvent pas éviter de s’engager dans un changement radical de manière radicale pour des raisons raisonnables. Sir Keir devrait réinitialiser sa politique et mettre fin aux luttes internes entre factions. Un cabinet fantôme qui accepte le Brexit sans laisser entendre sa voix manque de crédibilité. Il doit y avoir une relation de travail avec la gauche du parti. Sir Keir doit prouver qu’il est une figure plus importante que ne le permettent ses détracteurs en unifiant différents groupes de sa coalition électorale autour d’une cause commune.
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