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jeil n’est pas surprenant que Carousel ait été le favori de Richard Rodgers de toutes ses collaborations avec Oscar Hammerstein. Cependant, sa partition exquise se situe maladroitement avec le drame sombre de l’évier de cuisine au cœur de la comédie musicale. La romance fatale – un mélange de masculinité vicieuse et d’acquiescement féminin – est carrément moche, surtout à la suite d’une pandémie qui a vu une augmentation spectaculaire de la violence domestique.
On peut se demander si Rodgers et Hammerstein ont involontairement romancé une version cliché de la virilité brutale de la classe ouvrière, mais la production de Timothy Sheader n’est que trop consciente du malaise qu’elle pourrait créer pour le public contemporain.
Premièrement, il rapproche l’histoire de chez lui (avec des accents tels que le gallois, le Yorkshire et Newcastle) et le choix musical de diriger avec une fanfare, qui monte sur scène pour ouvrir le spectacle, sonne le déménagement de l’histoire de la Nouvelle-Angleterre vers une ville côtière du nord de l’Angleterre. Sheader attire également notre attention sur la toxicité de Billy Bigelow, l’aboyeur du carrousel auquel Julie Jordan ne peut pas résister.
Mais cela se fait en dépouillant Billy de son attrait, du moins c’est ce qu’il semble dans la caractérisation de Declan Bennett. Billy est sans charme dans sa brutalité quotidienne et Bennett ne semble pas habiter pleinement cette piste romantique problématique. Il n’est pas non plus disculpé à la fin mais disparaît simplement sans chuchoter de mots gentils à l’oreille de sa fille lors de sa remise des diplômes.
Ce remaniement par ailleurs minutieux de la comédie musicale démantèle la relation centrale. Bennett et, surtout, Carly Bawden dans le rôle de Julie, chantent magnifiquement, mais leur duo, If I Loved You, ne ressemble pas à un moment décisif ou à un clin d’œil romantique.
Le manège forain de Billy ne jette pas non plus son charme ; L’ensemble vide et expressionniste de Tom Scutt utilise un revolver et est efficace mais austère et obsédant plutôt que romantique.
C’est dans la chorégraphie de Drew McOnie que la romance et la sensualité de la production prennent vie, ainsi que les démonstrations ouvertes de désir prédateur au sein de cette communauté de débardeurs et de marins. Les danses sont spirituelles, ironiques et, plus tard, oniriques et dérangeantes. Les danseurs harcèlent les femmes, poussent leurs hanches et fléchissent leurs muscles comme Popeye. La danse de la fille de Billy contient du désir et de la violation, apportant un pouvoir dangereux au deuxième acte contrairement au vide émotionnel du premier.
La musique et les chansons restent toujours aussi belles : Joanna Riding, en tant que tante de Julie, Nettie, donne une interprétation émouvante de You’ll Never Walk Alone et il y a des performances charmantes de Christina Modestou, comme l’amie de Julie, Carrie, et John Pfumojena comme son mari gentil mais posé, Enoch Snow. Il y a aussi un héroïsme graveleux parmi les acteurs, dont plusieurs sont des doublures remplaçant des acteurs auto-isolants, et qui chantent et dansent tout en étant exposés à la pluie et au froid intermittents, marchant de manière imperméable.
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