Macron affronte son rival présidentiel d’extrême droite en visite à Vichy

[ad_1]

Emmanuel Macron a mis en garde contre la « manipulation » de l’histoire dans un message clair adressé au candidat d’extrême droite à la présidentielle, Éric Zemmour, en visite symbolique à Vichy.

Après l’occupation allemande en 1940, la ville thermale est choisie pour le régime fantoche du maréchal Philippe Pétain, qui collabore avec les nazis et assure la déportation des Juifs vers les camps de la mort. Zemmour a provoqué la colère des historiens en affirmant, à la place, que Pétain a sauvé des Juifs français.

Mercredi, Macron a évoqué l’ombre de la Seconde Guerre mondiale qui plane sur la campagne électorale de plus en plus tendue et conflictuelle de la France, bien qu’il n’annoncera sa propre candidature à sa réélection qu’au début de l’année prochaine.

Sa présence dans la ville était calculée pour contrer Zemmour, 63 ans, un expert de la télévision d’extrême droite qui a été condamné pour incitation à la haine raciale. Ce week-end, Zemmour a lancé sa propre candidature pour l’élection présidentielle d’avril, promettant de « sauver » la civilisation française de l’immigration.

Emmanuel Macron rend hommage à un mémorial aux Juifs déportés de Vichy pendant la seconde guerre mondiale. Photographie : Ludovic Marin/AFP/Getty Images

A la colère des historiens, Zemmour a répété à plusieurs reprises que « Vichy protégeait les Juifs français ». Il a déclaré à la radio : « C’est mon combat contre le repentir et la culpabilité. Les Français sont en permanence culpabilisés.

Jacques Chirac a été le premier président, en 1995, à reconnaître pleinement le rôle de la France et de l’État français dans le rassemblement des Juifs pour les camps de concentration pendant la « folie criminelle » de l’occupation nazie. Après la guerre Pétain fut condamné à mort pour trahison, qui fut réduite à la prison à vie.

Les historiens français ont furieusement dénoncé Zemmour. L’historien Jacques Sémelin a écrit dans Le Monde que les déclarations de Zemmour sur Vichy n’avaient « aucun fondement historique ».

Le voyage de Macron à Vichy est la première fois depuis 1978 qu’un président français effectue une visite officielle pour parler de l’histoire de la ville. Avant une visite prévue à un mémorial pour les Juifs déportés, Macron a déclaré à la radio locale, France Bleu, que « l’histoire est écrite par des historiens », et c’était une bonne chose de « la respecter et de l’apprendre » et de permettre aux historiens de construire une vérité bâtie sur des documents et des traces du passé. Il a déclaré que l’histoire ne devrait pas être « manipulée » ou « agitée » ou « révisée » et que la France devrait honorer ceux qui se sont battus pour la rendre libre.

Eric Zemmour en fête après son premier rallye le 5 décembre à Villepinte, au nord de Paris.
Eric Zemmour en fête après son premier rassemblement le 5 décembre à Villepinte, au nord de Paris. Photographie : Rafael Yaghobzadeh/AP

Macron a déclaré qu’il célébrerait la bravoure des 80 parlementaires qui, en 1940, s’étaient opposés au vote donnant les pleins pouvoirs à Pétain.

Zemmour, le fils de Berbères juifs né à Paris qui a émigré d’Algérie dans les années 1950, a été qualifié de dangereux raciste et négationniste de l’Holocauste par le ministre français de la Justice, Éric Dupond-Moretti. À la télévision cette semaine, Zemmour n’était pas d’accord sur le fait qu’il était un négationniste de l’Holocauste et a déclaré que ses opposants l’avaient traité de raciste pour rabaisser sa campagne et ses partisans.

Le fait que Macron se soit lancé dans la rangée avec une visite officielle à Vichy montre que le gouvernement intensifie son offensive contre Zemmour. Bien que le polémiste, qui n’a aucune expérience électorale, ait reculé par rapport à sa solide performance dans les sondages cet automne, il est toujours considéré comme un sérieux prétendant au premier tour. Deux finalistes passeront un deuxième tour le 24 avril. Les sondages montrent actuellement Macron comme favori pour gagner.

Un porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a déclaré mercredi : « Il y a plusieurs visions de l’histoire de France qui s’affrontent dans le débat public. Le nôtre est l’œuvre d’historiens, sur la base de faits, de documentation, de recherches, et non sur la base d’un caprice personnel et d’une volonté de l’utiliser à des fins politiques. Ceux qui effacent les crimes du passé justifient en quelque sorte ceux du futur. Au contraire, nous devons apprendre du passé dans toute sa complexité, y compris les pages les plus sombres de notre histoire.

Jeudi, le ministre de l’économie de Macron, Bruno Le Maire et Zemmour tiendront un débat en prime time sur la chaîne de télévision France 2.

[ad_2]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*