L’Iran prend des otages pour rançonner l’Occident. Le Royaume-Uni vient-il de signaler que cela fonctionne? | Sanam Vakil

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Ja libération tant attendue de la détention en Iran de deux ressortissants anglo-iraniens, Nazanin Zaghari-Ratcliffe et Anoosheh Ashoori, signale, à première vue, un tournant constructif dans les relations anglo-iraniennes. Il a été provoqué par le travail inlassable dans les coulisses des défenseurs et des responsables, des progrès des pourparlers nucléaires de Vienne au soutien du gouvernement omanais et à une campagne de pression publique internationale.

Pourtant, malgré ce pas en avant, des problèmes plus difficiles entre Téhéran et Whitehall se profilent. La crainte n’est pas la moindre qu’en payant sa dette de 400 millions de livres sterling à l’Iran, le gouvernement britannique risque de justifier l’utilisation par l’Iran de la prise d’otages. C’est pour cette raison que depuis la détention de Zaghari-Ratcliffe, le gouvernement britannique hésite à juste titre à lier la perspective de sa libération à la dette. En effet, en 2016, le président américain de l’époque, Barack Obama, a été vivement critiqué pour un remboursement similaire de 400 millions de dollars à Téhéran après la libération de quatre ressortissants américano-iraniens. Pour se conformer aux sanctions et aux réglementations contre le terrorisme et le blanchiment d’argent – et pour empêcher une répétition de l’optique d’Obama – le ministère des Affaires étrangères a annoncé que l’argent de la dette britannique a été cantonné et ne sera utilisé qu’à des fins humanitaires.

Cependant, la prise d’otages reste un problème récurrent. Le FCDO déconseille actuellement aux personnes ayant la double nationalité anglo-iranienne de se rendre en Iran, et deux y sont toujours piégés : Mehran Raoof a été condamné à 10 ans de prison pour des accusations de sécurité nationale, et le militant écologiste et militant Morad Tahbaz – qui détient également la nationalité américaine – a obtenu un congé de prison mais ne peut pas quitter l’Iran. Tahbaz serait traité comme un détenu américain par le gouvernement iranien. Son cas, ainsi que ceux de Siamak et Baquer Namazi, Karan Vafadari et Afarin Neyssari restent dans les limbes et sont liés à l’issue des négociations nucléaires en cours entre les États-Unis et l’Iran. L’administration Biden est revenue à la table des négociations en avril 2021, entraînant le léger progrès qui a joué un rôle dans la libération d’Ashoori et de Zaghari-Ratcliffe.

Ces pourparlers nucléaires détiennent la clé de l’avenir de l’Iran sur la scène mondiale et de la poursuite de l’intensification de son programme nucléaire. Le remboursement de la dette du Royaume-Uni avait été encore retardé par le retrait de l’administration Trump en 2018 de l’accord sur le nucléaire iranien (le JCPOA), ainsi que par les sanctions de pression maximale qu’il avait imposées à l’Iran. Pourtant, malgré le retrait de Trump de l’accord et les accélérations nucléaires ultérieures de Téhéran – qui ont réduit le « temps de rupture » nucléaire de l’Iran d’un an à plusieurs mois – le Royaume-Uni, aux côtés de la France et de l’Allemagne, s’est efforcé de maintenir ensemble ce qui était un accord multilatéral efficace à travers les années difficiles de Trump.

Après 11 mois de négociations, la fin des pourparlers sur le nucléaire est en effet en vue, mais les problèmes de dernière minute doivent être résolus. On s’attend à ce que la plupart des sanctions de l’ère Trump imposées à l’Iran soient levées en échange du retour de Téhéran aux limites convenues dans l’accord nucléaire initial de 2015. Plus important encore, le programme de l’Iran serait à nouveau soumis à la surveillance et au contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Pourtant, la semaine dernière, la Russie, qui a jusqu’à présent été une partie constructive dans les négociations, a tenté de saboter leurs progrès en exigeant des garanties écrites pour protéger sa participation à l’accord contre les sanctions liées à l’Ukraine. Cela a été résolu lorsque l’administration Biden a fourni à Moscou les assurances nécessaires que les sanctions contre l’Ukraine n’entraveraient pas leur coopération et leur soutien à l’accord. Il reste maintenant aux négociateurs à finaliser les derniers points de blocage restants et à retourner à Vienne.

Dans la dernière ligne droite, Téhéran a des exigences finales : il cherche des garanties économiques plus précises pour protéger le JCPOA si un futur président américain se retire à nouveau de l’accord, ainsi que le retrait du Corps des gardiens de la révolution islamique de la liste américaine des groupes terroristes. Ce ne sont pas des concessions directes pour les États-Unis. L’opposition républicaine au JCPOA et les critiques des négociations de l’administration Biden avec Téhéran au cours d’une année électorale critique continuent de lier les mains du président en faisant des concessions audacieuses – et l’attaque flagrante au missile du CGRI le week-end dernier à Erbil, en Irak, sera difficile pour les États-Unis et le Royaume-Uni et l’Europe à négliger.

Pour parvenir à un accord, toutes les parties devront peser les progrès réalisés par rapport aux risques croissants d’effondrement. Un scénario sans accord verrait sans aucun doute Téhéran accélérer encore son programme nucléaire et augmenterait les tensions régionales, notamment avec Israël. Les États arabes du Golfe sont également légitimement préoccupés par le fait que les activités régionales de l’Iran restent incontrôlées. Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite en particulier ont été rendus vulnérables aux frappes de missiles du groupe Houthi basé au Yémen et soutenu par l’Iran. Quels que soient les scénarios d’accord ou de non-accord, les dynamiques de sécurité régionale fragiles nécessitent l’attention et le soutien de la communauté internationale.

La libération de Zaghari-Ratcliff et Ashoori devrait être considérée comme un tournant important dans les relations du Royaume-Uni avec l’Iran – mais nous sommes encore loin d’une résolution.

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