Onoda: critique de 10 000 nuits dans la jungle – La guerre sans fin d’un soldat japonais

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HIl s’agit d’une épopée anti-guerre à l’ancienne vraiment bien faite dans un style franc et robuste du réalisateur et co-scénariste Arthur Harari. Je peux imaginer David Lean ou Steven Spielberg faire cela, ou même John Sturges ou J Lee Thompson, et cela deviendrait le genre de film qui serait diffusé chaque Noël à la télévision. Il s’inspire de la vie de l’officier de renseignement japonais Hiroo Onoda, qui pendant la Seconde Guerre mondiale s’était entraîné comme commando avec l’ordre de tenir l’île de Lubang aux Philippines et de ne jamais se rendre ou se suicider. Férocement fidèle à ces instructions originales et refusant de croire que la guerre était finie, il a résisté comme un ermite-guérilla jusqu’en 1974, alors que son unité hétéroclite mourait ou se rendait une à une, avant de finalement retourner au Japon; l’un des tout derniers refuzniks.

Ce film montre l’existence profondément étrange d’Onoda (joué en tant que jeune recrue par Yûya Endô et en tant qu’homme plus âgé par Kanji Tsuda). C’est un croisé d’esprit militaire fanatique qui met en scène sa propre parodie privée de la guerre. Ou peut-être une farce absurde qui révèle ce qu’est réellement la guerre. Dans les premières années, lui et son unité parcourent l’île avec le zèle colonial des explorateurs ou des écoliers, faisant une carte et nommant solennellement les pics et les berges, la présence supposée de l’ennemi les empêchant de s’effondrer dans le désordre du seigneur des mouches. Onoda parle avec ses camarades de ce que cela fait d’obtenir son premier killshot – un killshot qui se produit réellement après la reddition à laquelle Onoda ne croit pas fermement; cette technicité très importante qui transformerait comme par magie un acte de guerre en un acte de meurtre. Onoda brûle sans hésiter les récoltes des paysans philippins et les tire dessus : des actions entièrement justifiées par la guerre dans sa tête, et aussi bien sûr par les actions de représailles des Philippins, qui ne font que confirmer son point de vue.

Au fil des années 1950 et 1960, Onoda est seul et les autorités envoient sa famille pour le supplier via un porte-voix ; il pense que c’est juste un tour. Ils lui laissent des magazines et des journaux montrant que la guerre est finie. Pour Onoda, ce sont de fausses nouvelles. Pourtant, ce n’est pas M. Kurtz et c’est plus qu’un poseur à la Mishima : à la toute fin, il y a quelque chose d’émouvant dans son innocence de vieillard fatigué, impassible et incompréhensible.

Onoda : 10 000 nuits dans la jungle sort le 15 avril au cinéma.

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