La Grande-Bretagne n’est pas seulement confrontée à une crise du coût de la vie : elle fait face à une aubaine de cupidité des entreprises | Zara Sultana

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Ehaque jour apporte des prévisions plus sombres sur les profondeurs de la crise du coût de la vie. La semaine dernière, il a été annoncé que le plafond des prix de l’énergie devait monter en flèche à 3 359 £ à partir d’octobre, et cette semaine, une estimation le situe à 4 266 £ d’ici janvier. Puis la Banque d’Angleterre a annoncé la plus forte hausse des taux d’intérêt en 27 ans. Cette semaine, nouvel avertissement brutal des conséquences désastreuses de cette crise : un rapport prédisant que 35 millions de personnes seront en situation de précarité énergétique d’ici la fin de l’année.

Dans ce contexte vraiment effrayant, le public doit aux politiciens des solutions à la mesure de l’ampleur de la crise. Mais notre classe politique n’a presque rien à dire. Derrière les gros titres se cachent de vraies personnes qui souffrent, racontées avec force dans le récent article de ce journal Heat or Eat agendas : des parents qui n’arrivent pas à mettre de la nourriture sur la table, des locataires privés qui peinent à garder un toit au-dessus de leur tête, des personnes âgées terrifiées à l’idée d’affronter l’hiver sans argent pour payer les factures. Je le vois dans ma circonscription, avec de plus en plus de gens qui viennent me voir sans pouvoir joindre les deux bouts.

On en parle souvent comme si c’était en quelque sorte naturel, comme si nous devions simplement accepter que des millions de personnes supplémentaires soient plongées dans la pauvreté. Mais rien de tout cela n’est inévitable. Des millions de personnes connaissent une crise du coût de la vie non pas parce qu’il n’y a pas assez pour tout le monde, mais parce que la richesse et le pouvoir sont thésaurisés par quelques privilégiés. Parallèlement à une compression record du niveau de vie, la Grande-Bretagne abrite également une richesse record.

Des multinationales telles que BP et Shell ont annoncé des bénéfices alléchants (près de 50 milliards de livres sterling pour les géants pétroliers au dernier décompte), tandis que la Sunday Times Rich List de cette année a révélé que la Grande-Bretagne abrite plus de milliardaires que jamais. Pendant ce temps, les bonus des banquiers ont atteint des niveaux jamais vus depuis la crise financière de 2008.

C’est une crise du coût de la vie pour le plus grand nombre, mais c’est une aubaine pour quelques-uns. Cette crise est le résultat d’un choix : faut-il construire une économie qui satisfasse l’avidité des entreprises, ou une économie qui réponde aux besoins des citoyens ? Maintes et maintes fois, la classe politique britannique a opté pour sa cupidité plutôt que pour nos besoins.

Ailleurs dans le monde, il y a des aperçus d’un choix alternatif : le président socialiste espagnol a annoncé la gratuité des trajets en train pour réduire les coûts (parallèlement à des taxes plus élevées sur les banques), tandis que Jacinda Ardern a réduit de 50 % les tarifs des transports publics néo-zélandais. En France, Emmanuel Macron a fait entrer EDF en propriété publique et a maintenu les factures énergétiques à un niveau bas.

Ces mesures ne sont pas radicales, c’est le strict minimum compte tenu de l’ampleur de la crise. Mais même de légères propositions politiques comme celles-ci sont absentes de la politique britannique. Il n’est pas surprenant qu’ils ne viennent pas de Liz Truss ou de Rishi Sunak, qui sont tous deux trop occupés à promettre des réductions d’impôts pour les grandes entreprises et à alimenter la division, les yeux fermement fixés sur la conquête des fidèles conservateurs. Mais il n’y a pas que les conservateurs. Alors que les gens de la classe ouvrière font face à une attaque sans précédent contre leur niveau de vie, mon propre parti, en vérité, n’offre pas assez.

Plus tôt cette année, nous avons appelé à une taxe exceptionnelle sur les entreprises de combustibles fossiles pour financer des factures d’énergie moins élevées. Cela aurait pu aller plus loin, mais c’était une demande forte et claire : réduire les bénéfices, pas le niveau de vie. Mais depuis le demi-tour fiscal des conservateurs, les travaillistes n’ont pas exigé assez.

En fait, il a même envoyé les mauvais signaux, limogeant mon collègue Sam Tarry de la banquette fantôme pour avoir parlé aux médias sur une ligne de piquetage. Si le parti travailliste ne se tient pas aux côtés des travailleurs qui luttent pour un salaire décent, que défendons-nous ?

Quelle que soit l’explication de cette position – qu’il s’agisse de la déférence envers les groupes de discussion ou d’un parti qui a peur de son ombre – nos communautés ont besoin que le mouvement travailliste soit fermement à leurs côtés. C’est ce que font les syndicats. Du RMT et Aslef luttant contre le plus grand conflit ferroviaire depuis des générations, au CWU remportant le premier scrutin national de grève des centres d’appels de l’histoire britannique, les syndicats intensifient leurs efforts.

Les travaillistes doivent savoir clairement de quel côté nous sommes, et ils doivent apprendre que se tenir aux côtés des travailleurs ne consiste pas à s’identifier à un intérêt particulier, mais à se ranger du côté de la grande majorité du public dont les intérêts collectifs sont défendus par les syndicats.

Mais aussi cruciales que soient ces luttes industrielles, cette crise ne peut être combattue uniquement par des grèves. C’est pourquoi, avec le CWU et le RMT, les groupes communautaires Acorn et Fans Supporting Foodbanks, le magazine Tribune et le député travailliste de Liverpool West Derby Ian Byrne, j’ai lancé hier Trop c’est trop, une campagne nationale de lutte contre la crise du coût de la vie.

Les principales demandes sont simples – d’une véritable augmentation des salaires du secteur public et des factures d’énergie beaucoup plus faibles, à des augmentations d’impôts pour les super-riches – et le message est simple : faites passer nos besoins avant leur avidité. La campagne aura des groupes locaux organisant la solidarité en action : assister aux lignes de piquetage et à la résistance aux expulsions, soutenir les banques alimentaires et apporter une aide pratique dans la communauté. À l’échelle nationale, nous ferons valoir notre point de vue au parlement, dans la rue et dans les médias.

Tout au long de cette crise, la classe politique n’a pas réussi à défendre les besoins de la majorité, refusant de dénoncer la cupidité des entreprises. Trop c’est trop. Il est temps de transformer la colère en action et de lutter contre la crise du coût de la vie.


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