La critique des Variations Goldberg – L’étrange et sobre voyage de De Keersmaeker dans Bach

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UNnne Teresa de Keersmaeker n’est pas quelqu’un que l’on s’attend à voir danser en minishort à paillettes argentées : une grande reine du sérieux chorégraphique et d’une présence austère sur scène. Ce solo est à la fois un départ et un condensé de ce que l’on sait du chorégraphe belge. Ses 42 années de travail ont couvert des premières pièces très formelles, des danses de groupe chatoyantes et des solos sobres, tous mariés aux détails des structures musicales.

Dans ce cas, la musique est le dernier chef-d’œuvre de Bach, Les Variations Goldberg, et ce n’est pas vraiment un solo, car sa scène est partagée avec le pianiste Pavel Kolesnikov. En gilet blanc, short noir et pieds nus, il est assis dos au public – il joue pour elle, pas pour nous – introduisant le thème de la musique avec une délicatesse divine. Le jeu de Kolesnikov danse et chante tandis que De Keersmaeker offre des expériences d’écoute profondes, se tenant immobile pour laisser respirer Bach, coupant même les lumières dans une variation lugubre 25 pour nous envelopper de son.

Intime et discret… De Keersmaeker et Kolesnikov. Photographie : Anne Van Aerschot

Vous ne reprocheriez pas à De Keersmaeker d’avoir également besoin d’une pause. Au cours de deux heures, elle bouge presque constamment, jetant son corps sous différentes lumières : dans une robe sombre transparente pour le matériau le plus composé, concentré et précis (semblant peu différent de son moi plus jeune) ; plus tard, vêtue d’un tailleur-pantalon couleur champagne, elle jette un peu de fanfaronnade punky, avant de se déshabiller en pantalon chaud et chemise rose – seule cette dernière section fait allusion à la vulnérabilité de la chair.

Dans un premier temps, on peut voir le matériau chorégraphique du thème de De Keersmaeker revenir dans des variations, conçues avec rigueur et citations de son propre canon. Ensuite, il tourne en tangentes, extrapolant sans fin, jusqu’à ce qu’elle soit suspendue sous le piano, littéralement partenaire. Elle est une présence opaque, les yeux principalement baissés sur le sol ou regardant ses membres, le visage poilu même lorsqu’elle fait des formes comiques. C’est en quelque sorte intime tout en nous donnant peu d’elle-même.

Au moment où le thème revient, nous avons fait un voyage de richesse et d’étrangeté, d’indulgence, de frustration et de belle musique. Il y a quelque chose d’incroyable à être témoin de l’engagement inébranlable de De Keersmaeker envers son métier, son exploitation de la forme musicale (et ses capacités non atténuées), mais il n’y a pas grand-chose en termes de connexion ou de joie.

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