Critique de Thérèse – un drame délicieusement exagéré met le feuilleton dans l’opéra

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Malgré la familiarité de la Méditation de Thaïs dans les salles de concert, les opéras de Massenet n’ont pas bien marché au Royaume-Uni, où seule Manon peut prétendre avoir une place quelconque dans le répertoire. Pourtant, en tant que créateur d’œuvres scéniques agréablement mélodiques et dramatiquement satisfaisantes, le compositeur français connaissait son métier, comme en témoignent les concerts peu fréquents de ses œuvres moins connues.

Ici, fraîchement sorti de leur récente mise en scène triomphale de Candide, le Scottish Opera a présenté un concert légèrement mis en scène de Thérèse, une œuvre qui a reçu sa première écossaise bien qu’elle ait été écrite au tournant du XXe siècle. L’opéra est un mélodrame à trois mains qui se déroule dans le contexte des premiers jours sanglants de la Révolution française. Les Girondins Thérèse et André ont repris l’intendance du château laissé vacant par un aristocrate en fuite, l’ami d’enfance d’André Armand. Bien sûr, il y a une torsion : Thérèse était auparavant amoureuse d’Armand avant d’épouser André, un fait dont André ignore parfaitement.

Le triangle amoureux se joue sur fond de foment politique, Massenet juxtaposant le drame intime et personnel à la machine impersonnelle de la révolution dans sa musique. Comme un opéra en deux actes, l’action est beaucoup plus télescopée qu’élargie : il faut environ 10 minutes pour que la première référence à la Marseillaise émerge et à la fin de la première demi-heure Thérèse et Armand sont réunis. Il n’y a pas de temps pour une exposition progressive des personnages, au lieu de cela, le drame tourne à un rythme soutenu, toute angoisse romantique et explosions passionnées.

Les drames sur fond de Révolution française se terminent rarement bien et Thérèse ne fait pas exception, bien que, contrairement à Poulenc, Massenet s’arrête avant que ses protagonistes ne rencontrent leurs fins macabres sur le devant de la scène. Au lieu de cela, au point culminant de l’opéra, Thérèse abandonne le chant pour la déclamation théâtrale, comme si à ce moment la musique ne pouvait plus contenir ses émotions. C’est du mélodrame pur, avec toute l’intensité exagérée d’un feuilleton de jour et extrêmement amusant à regarder.

Une grande partie du succès de la performance est due à la magnifique performance de la mezzo soprano Justina Gringytė dans le rôle de Thérèse, ses tons magnifiquement riches nous donnant une grande émotion enveloppée dans un style français magnifiquement idiomatique. Elle bénéficie d’un soutien solide mais pas tout à fait égal de la part de ses homologues masculins, avec le baryton-basse Dingle Yandell dans le rôle d’André et le ténor Shengzhi Ren négociant l’écriture vocale parfois dangereusement élevée d’Armand, bien que pas totalement à l’aise. Pourtant, avec l’orchestre du Scottish Opera sous la direction de la chef d’orchestre française Alexandra Cravero se délectant des coups et des soupirs de la partition de Massenet, cela a fait une charmante courte soirée au théâtre; une tranche de mélodrame plutôt que tout le gâteau.

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