Deux tiers des universitaires ont été victimes de violence sexiste

[ad_1]

Près des deux tiers des universitaires ont subi au moins une forme de violence en raison de leur genre ou de leur expression de genre, selon une enquête européenne menée auprès de 42 000 chercheurs. Ils étaient les plus susceptibles de signaler des violences psychologiques suivies de harcèlement sexuel.

L’étude a impliqué le personnel et les étudiants de 46 organismes de recherche et universités et a obtenu un taux de réponse d’environ 4 %. Contrairement à des projets similaires, l’enquête définit six formes différentes de violence sexiste : physique ; psychologique (tels que des commentaires abusifs, se faire parler); économiques (par exemple, restreindre injustement l’accès aux ressources financières en refusant une subvention) ; sexuel; et en ligne (par exemple, distribution non consensuelle d’images à caractère sexuel).

Victime de 57 % des répondants, la violence psychologique était la forme la plus répandue, suivie du harcèlement sexuel (31 %). 10 % ont signalé des violences économiques et moins de 10 % ont indiqué au moins un incident de violence en ligne ou de violence physique. La violence sexuelle était la moins signalée.

Dans l’ensemble, les résultats montrent que 62 % des répondants ont subi au moins une forme de violence fondée sur le sexe dans leur établissement. Les femmes et les personnes non binaires étaient plus susceptibles que les hommes d’être victimes de toutes les formes de violence sexiste, à l’exception de la violence physique indiquée par davantage de personnes non binaires et d’hommes. De plus, les répondants qui s’identifient comme LGBQ+, qui ont déclaré un handicap ou une maladie chronique et ceux appartenant à un groupe ethnique minoritaire étaient plus susceptibles d’avoir vécu au moins un incident de violence sexiste.

Toutes les formes de violence font partie d’un système plus large d’inégalités

Co-responsable de l’étude Anne Laure Humbert

Parmi les répondants qui ont subi des violences basées sur le genre, seuls 13 % en ont fait état. Près de la moitié des victimes ont expliqué qu’elles ne savaient pas si le comportement était suffisamment grave pour être divulgué. Environ un tiers des victimes ont déclaré qu’au moment de l’incident, elles n’avaient pas identifié le comportement comme un acte de violence.

«J’ai été vraiment surprise par l’ampleur du problème», commente Anne Laure Humbert de l’université d’Oxford Brookes, au Royaume-Uni, qui faisait partie de l’équipe de l’étude. Bien qu’elle reconnaisse que tout résultat d’enquête peut être affecté par un biais d’auto-sélection – les personnes qui ont eu de mauvaises expériences pourraient être plus enclines à participer – elle dit que lors de la mesure de la violence sexiste, on suppose que les incidents divulgués ne représentent qu’un fraction des incidents réels.

Humbert a utilisé le large éventail de définitions parce qu’il était basé sur des recherches montrant qu’il existe un continuum de violence. « Nous observons un degré élevé de corrélation [between all] formes de violence sexiste», explique-t-elle. « Cela confirme empiriquement comment toutes les formes de violence opèrent dans le cadre d’une logique similaire. Cela montre également que toutes les formes de violence font partie d’un système plus large d’inégalités.

« Le fait qu’il y ait un nombre inacceptable d’incidents qui rendent l’environnement universitaire dangereux pour beaucoup, en particulier les minorités, ne surprendra pas les lecteurs », commente la physicienne et ancienne championne de l’égalité des sexes Athene Donald de l’université de Cambridge, au Royaume-Uni. « Les auteurs peuvent s’en tirer avec beaucoup trop et il est urgent d’améliorer la situation. »

320 millions d’euros destinés à embaucher des professeures

En Allemagne, les gouvernements des États et nationaux ont créé un fonds d’une valeur de 320 millions d’euros (282 millions de livres sterling) pour augmenter le nombre de femmes universitaires. Au cours des huit prochaines années, les établissements pourront demander le financement d’un maximum de trois postes de professeurs féminins s’ils soumettent un plan d’égalité des chances. L’initiative fait suite à une enquête menée par un organisme d’administration scientifique qui n’a constaté qu’une augmentation modérée du nombre de femmes étudiant, enseignant ou faisant des recherches dans les universités allemandes en 2020 par rapport à 2010. La proportion de femmes parmi les professeurs est passée de 25 à 35 % et de 19 à 26 % pour les chaires titulaires alors que les femmes n’occupent que 22 % des emplois les mieux rémunérés.

L’enquête nous dit trois choses, dit Allison Surtees, professeur de lettres classiques à l’Université de Winnipeg, au Canada, qui s’intéresse au genre et à l’équité : les espaces universitaires ne sont pas sûrs pour les groupes marginalisés ; la violence n’est pas suffisamment reconnue ou prise au sérieux tant par les individus que par les institutions ; et les institutions ne traitent pas correctement la violence. Elle est particulièrement heureuse que l’enquête utilise une définition large de la violence psychologique qui inclut les micro-agressions, comme être interrompu. ‘[They] sont les éléments constitutifs qui jettent les bases et soutiennent d’autres formes de violence », explique Surtees.

«Ces résultats nous rappellent qu’une représentation accrue des femmes ne signifie pas que notre travail est terminé», déclare Kimberly Griffin, chercheuse en éducation à l’Université du Maryland qui se concentre sur l’équité dans la science. « Les institutions doivent assumer la responsabilité de mettre en œuvre des interventions individuelles et des réformes structurelles qui préviennent la violence. Lorsque des événements se produisent, les gens doivent être encouragés à les signaler, et il doit y avoir des moyens clairs et bien connus de le faire. Il est très important de déterminer comment les individus tiennent pour responsables les personnes qui causent des dommages, ainsi que d’éduquer les communautés sur les impacts négatifs de ces comportements.

D’ici fin 2024, explique Humbert, elle et ses collègues veulent traduire leurs conclusions en « recommandations politiques concrètes, outils sur mesure et activités et formations de renforcement des capacités ».

[ad_2]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*