La série « New Photography » du Museum of Modern Art (MoMA) a été critiquée dans les éditions récentes pour être trop conceptuelle et manquer de cohérence. Cependant, le dernier épisode apporte un changement rafraîchissant, mettant fin à la séquence de défaites. Pour la première fois dans l’histoire de la série, « New Photography » se concentre sur les photographes ayant des liens avec Lagos, au Nigeria, également connu sous le nom d’Èkó en langue yoruba. Ce changement de perspective géographique est une étape importante, car l’art africain, en particulier la photographie africaine, a rarement été mis en avant au MoMA.
Organisée par Oluremi C. Onabanjo, l’exposition remet en question les notions conventionnelles de documentation d’une ville et de ses habitants à travers la photographie. Au lieu de présenter un grand groupe d’artistes comme lors des éditions précédentes, Onabanjo ne sélectionne que sept artistes, permettant une exploration plus approfondie de leurs pratiques. Chaque artiste trouve des moyens innovants de rendre hommage aux citoyens et à l’histoire de Lagos, en mélangeant des approches conceptuelles avec des techniques plus traditionnelles. Le fil conducteur de tous les artistes est une fascination pour le médium de la photographie elle-même – son objectif, son public et son potentiel révélateur.
Parmi les artistes présentés, Logo Oluwamuyiwa se démarque avec ses captivantes photographies en noir et blanc de Lagos. Il utilise des angles obliques et des perspectives déformées pour offrir une nouvelle vision de la ville. Dans son œuvre « Oil Wonders II » (2018), une prise de vue à l’envers révèle deux personnages debout avec seulement leurs pieds chaussés de sandales visibles en bas. Au-dessus d’eux, une flaque réfléchissante expose le haut de leur corps. Les impressions, les papiers peints en vinyle et les films d’Oluwamuyiwa redéfinissent notre perception de Lagos, nous mettant au défi de la voir sous des angles non conventionnels.
Le projet de Karl Ohiri, Archives des studios de Lagos, collectionne des portraits de studio abîmés qui reflètent le passage du temps. Les images numérisées et rephotographiées présentent des ecchymoses et des décolorations, mettant en valeur leur propre beauté obsédante. Kelani Abass incorpore également des photographies de famille du passé, les réutilisant dans son propre travail grâce à des techniques typographiques.
Dans ce spectacle révolutionnaire « Nouvelle photographie », le MoMA se libère enfin de ses lacunes précédentes, offrant une exploration engageante et cohérente du talent artistique dynamique de Lagos. En braquant les projecteurs sur ces photographes, l’exposition célèbre non seulement leurs contributions individuelles, mais crée également une plate-forme permettant à la photographie africaine de prospérer dans le monde de l’art.
Rendez-vous sur le site du MoMA pour plus d’informations.
MoMA
11 W 53rd St.
New York, NY 10019