[ad_1]
Les principaux crédits d’impôt français destinés aux secteurs du cinéma, de l’audiovisuel et des jeux vidéo ont généré 3,2 milliards de dollars (2,9 milliards d’euros) de dépenses supplémentaires en France de 2017 à 2021, selon une étude publiée par EY Consulting.
Le rapport commandité par le Centre national du cinéma (CNC) s’est concentré sur quatre mesures incitatives : le crédit d’impôt cinéma, offrant une remise de 30 % sur les dépenses éligibles ; le crédit d’impôt audiovisuel de 25 % ; le Dégrèvement d’Impôt pour les Productions Internationales (TRIP) de 30%, auquel s’ajoutent 10% supplémentaires si des travaux de VFX ou d’animation sont réalisés sur le territoire, et le Crédit d’Impôt Jeux Vidéo de 30%.
En ventilant la contribution de chacune des incitations, il a déclaré que le crédit cinéma avait généré 373 millions d’euros (414 millions de dollars) de dépenses supplémentaires; le crédit audiovisuel, 1,3 milliard d’euros (1,4 milliard de dollars) ; le TRIP, 1,1 milliard d’euros (1,2 milliard de dollars), et l’incitation aux jeux vidéo, 116 millions d’euros (129 millions de dollars) de 2017 à 2021.
« Chacune de ces mesures a atteint les objectifs qu’elle s’était fixés… et pour un coût net relativement faible compte tenu des recettes supplémentaires, notamment fiscales, qu’elles génèrent », précise le CNC dans un communiqué accompagnant la publication du rapport.
L’étude a révélé que pour chaque 1 € (1,1 $) accordé sous forme de crédit d’impôt, l’incitation au cinéma générait 6,40 € (7,12 $) de dépenses locales et 76 centimes d’euro (85 centimes) de recettes fiscales, tandis que pour le TRIP, cela s’élevait à 3,99 € (4,44 $) et 44 centimes d’euro (48 centimes).
La publication du rapport intervient au milieu d’un débat en cours sur les dépenses publiques dans le secteur du cinéma et de la télévision en France.
Plus généralement, le rapport suggère que le crédit d’impôt cinéma a joué un rôle déterminant pour inciter les grandes productions françaises à revenir et à rester en France, après des années de délocalisation vers les territoires européens voisins avec des dispositifs incitatifs plus généreux.
Il a cité l’exemple de l’ambitieuse adaptation en deux parties d’Alexandre Dumas en français de 72 millions de dollars de Martin Bourboulon couvrant Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan et Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan.
Selon ses chiffres, le crédit d’impôt cinéma avait couvert 19 % de leur budget combiné de 72 millions d’euros (80 millions de dollars), soit 13,5 millions d’euros (15 millions de dollars).
Le rapport cite un représentant anonyme de la production, dirigée par Dimitri Rassam de la société Mediawan Chapter 2, en collaboration avec Pathé, affirmant que la disponibilité du crédit d’impôt avait été déterminante dans le tournage du projet dans son intégralité en France.
« Sans le crédit d’impôt, il y aurait forcément des arbitrages sur le lieu de tournage, et les gros tournages se feraient dans les pays où il y a des paradis fiscaux et où l’on peut trouver des décors similaires à la France », a expliqué le représentant.
Au total, les deux films ont tourné pendant 140 jours à travers la France, dans des décors emblématiques comme Le Louvre et le Château de Fontainebleau, employant 2 000 équipes, toutes de nationalité française.
Le rapport s’est également penché sur les résultats du TRIP, dont l’impact s’est accru suite à l’augmentation de son rabais de 20% à 30% en 2016.
Le nombre de productions internationales bénéficiant du TRIP chaque année a quadruplé depuis lors, passant de 24 en 2016 à 101 en 2023. Les productions internationales bénéficiant de l’incitation ont dépensé 1,387 milliard d’euros (1,49 milliard de dollars) en France de 2016 à 2021.
Avant l’introduction initiale du TRIP en 2009, les productions internationales dépensaient environ 50 millions d’euros par an en France, en 2021, elles dépensaient 400 millions d’euros.
Le rapport note que si les longs métrages représentaient initialement la plupart des dépenses liées au TRIP, les séries dramatiques internationales ont dépassé en 2021 pour représenter désormais au moins 60 % des dépenses incitatives annuelles.
Il a cité l’exemple du hit de Netflix Émilie à Paris comme une série qui avait été amenée à tourner presque intégralement en France en raison du TRIP.
La saison 1 a tourné pendant 63 jours en France, tandis que la saison 2 a passé 75 jours dans le pays. Au total, elle a dépensé 23 millions d’euros (23 millions de dollars) sur le territoire et a employé 500 techniciens locaux.
Dans d’autres études de cas, le rapport suggère que le TRIP a été un facteur majeur dans la décision d’Universal Pictures de sceller un partenariat exclusif de financement et de distribution avec le studio d’animation basé à Paris Illumination Mac Guff.
Il a noté que depuis 2007, Universal Pictures avait investi 634 millions d’euros (705 millions de dollars) en France, qui à leur tour avaient généré 383 millions d’euros (425 millions de dollars) de recettes publiques.
Le rapport note cependant qu’un certain nombre de territoires européens offrent des incitations aussi bonnes et dans certains cas meilleures que celles offertes par la France.
Dans une comparaison avec le Royaume-Uni, le rapport a également souligné le fait que ses dépenses fiscales incitatives pour le cinéma, la télévision et les jeux vidéo sont près du double de celles de la France, le territoire consacrant 1,1 milliard d’euros (1,2 milliard de dollars) aux incitations en 2022, contre 544 millions d’euros (605 millions de dollars) pour la France.
Le nombre de productions cinématographiques et télévisuelles soutenues par des incitations dans les deux territoires est à peu près le même, à 1 155 pour le Royaume-Uni en 2022, contre 1 062 pour la France. Pour les jeux vidéo, le Royaume-Uni est plus actif en soutenant 580 productions en 2022, contre 37 en France.
[ad_2]